La recherche, plus que de l’extraction ? Production de connaissances et violence fondée sur le genre dans les conflits africains

La recherche, plus que de l’extraction ? Production de connaissances et violence fondée sur le genre dans les conflits africains

Annie Bunting et Joel Quirk

La recherche sur la violence fondée sur le genre dans les conflits africains est parsemée d’embûches d’ordre éthique. Une nouvelle série examine comment les chercheuses et chercheurs peuvent éviter les pires pièges dans leur travail de terrain. 

Plusieurs méthodes différentes peuvent être utilisées pour recueillir des informations. Le point de départ est le plus souvent l’Internet. Certaines personnes vont même à la bibliothèque. Dans la plupart des cas, l’objectif est de repérer des informations qui ont déjà été recueillies par d’autres personnes. Cependant, il arrive aussi que les informations requises ne soient pas disponibles. Dans de tels cas, s’il faut absolument certains types d’informations, il peut être nécessaire de sortir de ses quatre murs et d’aller les recueillir soi-même.

C’est ce que les chercheuses et chercheurs appellent généralement le travail de terrain. Se rendre dans des endroits précis et poser des questions aux gens concernant leurs opinions et leurs expériences. « Passer du temps » (Hanging out) à observer en quoi et pourquoi les gens se comportent de différentes manières. Tout cela peut sembler assez simple, mais si on creuse un peu plus, de nombreuses difficultés éthiques et pratiques commencent à surgir. Il est nécessaire de planifier minutieusement pour que les informations recueillies soient le plus fiables possibles, et que certaines conclusions ne soient pas exagérées ni déformées. Il faut également prendre d’autres mesures pour s’assurer qu’aucune des personnes participant au travail de terrain ne subisse de préjudice – physique ou psychologique – du fait de sa participation. Cette obligation éthique est souvent présentée comme une version du serment d’Hippocrate, par lequel les médecins s’engagent à « ne pas faire de mal ».

Plusieurs chercheuses, chercheurs (et journalistes) font de leur mieux pour respecter cette norme. Chaque fois qu’elles ou ils sortent pour recueillir des informations, elles/ils tentent de veiller à ce qu’il n’arrive rien de mal aux personnes qui leur apportent des réponses. Cela peut parfois être une tâche très difficile. Les personnes ayant connu une détresse personnelle – violence, perte, déplacement – ne sont pas toujours à l’aise de parler de leur vécu, et risquent parfois de subir des représailles et/ou un traumatisme en racontant ce qu’elles savent.

Cet engagement à éviter de causer du tort est sans doute important, mais est-il suffisant sur le plan éthique? [Cliquez ici pour lire l’article complet]