Ce Partenariat est issu de relations établies dès la fin des années 1990 et de la Coalition pour les droits des femmes en situation de conflit à laquelle étaient membres plusieurs de nos partenaires et collaborateurs-trices. Après avoir suivi l’évolution de la poursuite des crimes de violence à l’égard des femmes au Tribunal pénal international pour le Rwanda, ceux-ci ont oeuvré en Sierra Leone, en Ouganda et en RDC où ils suivent de près l’évolution du droit pénal international, des lois nationales et des programmes locaux de réparation. En plus d’assurer le suivi légal, les partenaires ont conduit plus de 250 entrevues avec des survivantes d’enlèvements et de mariage forcé en temps de conflits et recueilli de l’information et des données historiques pertinentes (2013-15).
Les recherches empiriques et archivistiques menées jusqu’à présent grâce à la SDP (et à une subvention du CRDI) ont fait ressortir plusieurs thèmes importants qui doivent encore être approfondis. Le partenariat vise en particulier à parfaire les connaissances dans quatre domaines thématiques :
- recherches sur la façon dont les hommes vivent le « mariage forcé » (le fait d’être obligés d’être violents) et la masculinité dans ces conflits ;
- la nécessité de recherches qualitatives plus approfondies sur le lien entre la violence en temps de guerre et les normes de genre actuelles/passées ;
- l’impact post-conflit de la stigmatisation sur les enfants nés de la guerre
- les débats en cours concernant l’efficacité des tribunaux et des commissions, y compris des programmes de réparation gouvernementaux et internationaux.
Le lancement officiel du projet CSiW/ECTG a eu lieu en février 2016 à Kinshasa, République démocratique du Congo. En collaboration avec notre organisation partenaire SOFEPADI, nous avons tenu une conférence internationale sur le thème du « Mariage Forcé en Temps de Guerre ». Nous avons ainsi eu la chance de partager les connaissances existantes dans le domaine avec une audience élargie comprenant des chercheur-e-s, des organisations non gouvernementales et ambassades, et de faire connaitre notre projet à travers la RDC.
Les partenaires ont décidé décidé qu’une échéance de cinq ans était suffisante pour permettre au nouveau projet d’assurer la mobilisation de la recherche et la cocréation de connaissances sur les histoires du mariage et de l’esclavage, les mécanismes de justice, le genre et les masculinités et les enfants nés de la guerre. Cette durée permettra à l’équipe de recueillir des données pendant environ trois ans et procéder à l’analyse et à la mobilisation des connaissances pendant les deux dernières années.