Grâce aux recherches et aux collaborations des quatre dernières années, le thème des enfants nés de la guerre est devenu un sujet d’intérêt majeur du fait qu’il est encore peu étudié. Au Rwanda, SEVOTA intervient auprès de survivantes du génocide et de leurs enfants, qui ont maintenant vingt ans. Il est clairement ressorti des premières interventions auprès de survivantes de l’esclavage sexuel avant, pendant et après le génocide qu’il fallait approfondir les recherches sur la dynamique parent-enfant, les questions d’identité, la vulnérabilité face à la violence, la santé mentale et les services appropriés pour les enfants et les jeunes. En Ouganda, le thème des « enfants nés de la guerre » est aussi apparu comme une question pressante. Dans ce pays, les mères se préoccupent de l’intégration de leurs enfants dans le clan paternel, de l’accès à la terre, du nom et des ressources. En Sierra Leone, notre étude a révélé que les survivantes de la violence en temps de guerre sont souvent mal outillées pour assurer une éducation et des soins à leurs enfants. Il existe, en fait, des stéréotypes au sujet d’enfants, de garçons en particulier, ayant du « sang de rebelle ». Ainsi, s’appuyant sur le travail réalisé par SEVOTA et par le nouveau Women’s Advocacy Network en Ouganda du Nord, ainsi que par des partenaires en Sierra Leone, au Libéria, au Nigeria, au Mali, au Soudan du Sud et en RDC, ce partenariat contribuera à approfondir les connaissances au sujet des besoins et des points de vue des enfants nés de la guerre dans chacun des pays visés par l’étude. Ce thème sera aussi abordé d’un point de vue critique des masculinités puisque les idées concernant le comportement et la servitude des enfants tiennent compte de leur genre.